ESSAI ROUTIER - Volkswagen ID. Buzz 2025 : Nostalgie sur 4 roues
- Tommy Coulombe
- il y a 12 heures
- 15 min de lecture

Qu’est-ce que la musique et l’automobile ont en commun ? En fait, ils partagent beaucoup plus de choses que l’on pense. Toutefois, on peut dire que dans les deux cas, le sentiment de liberté qu’ils procurent et les cultures diverses leur étant associées a fait naître au fil du temps une grande passion dans le cœur d’une foule de gens. Alors que certains tirent leur bonheur du passé glorieux des puissants « muscle cars » et de leur force brute, d’autres apprécient davantage le doigté de conduite et le style des voitures plus compactes.
Et comme la diversité ajoute de la couleur à tout, il existe des personnes pour qui la joie de conduire rime avec aventure sans itinéraire précis et dont le véhicule est en quelque sorte une deuxième maison. Voilà pourquoi Volkswagen a créé en 1950 une fourgonnette toute spéciale qui allait devenir une icône : le VW Bus. Mais avant d’aborder la renaissance en 2025 de cette jolie boîte à souvenir qu’On Roule au Lac a eu l’occasion de conduire, faisons un rapide saut dans le passé…
IL ÉTAIT UNE FOIS EN 1950
C’est au milieu du siècle dernier que le constructeur allemand utilise les bases de sa populaire Coccinelle pour mettre au point ce nouveau type de véhicule ultra polyvalent. Tantôt appelé Camper, Microbus ou simplement Bus, sa désignation officielle sera plutôt Type 2 en lien avec la VW Beetle appelée Type 1. Offert avec les années dans de multiples configurations (passagers, cargo, camionnette, etc.), il embarque une motorisation très compacte placée tout à l’arrière. Il s’agit ici d’un bloc à 4 cylindres de type boxer qui dérive de la Coccinelle et, tout comme cette dernière, les roues motrices sont à l’arrière. Trois générations de ce « Type 2 » se sont succédées de 1950 à 1990 avant de passer à une plate-forme plus conventionnelle pour les modèles subséquents.
Évidemment, on ne peut passer sous silence l’impact notable qu’a eu la culture hippie des années 60 et 70 sur la popularisation de cette fourgonnette synonyme de voyage, de liberté et de bon temps entre amis. Cette vocation très reconnue de véhicule récréatif a mené aujourd’hui à l’utilisation généralisée à tort du terme Westfalia. En effet, il est important de préciser que l’appellation Westfalia décrit spécifiquement les modèles ayant passé sous le bistouri de l’entreprise éponyme. Cette compagnie encore en activité aujourd’hui se spécialise dans la conversion de véhicules en voitures de camping par l’ajout de diverses fonctionnalités tels que le populaire toit qui se soulève.

Photo : VW Canada
Fort de cet héritage qui perdure encore actuellement, Volkswagen a pris la décision de faire renaître le modèle d’antan à la sauce actuelle en mode tout électrique à partir de sa plate-forme MEB. Toutefois, on aura dû attendre près de huit ans depuis le dévoilement du concept initial en 2017 pour le voir rouler enfin sur notre continent. Et en mémoire du premier Volkswagen « Bus », on reformule habilement cette appellation avec le nouveau ID. Buzz 2025!
L’AUTO-BONHEUR
Même si la motorisation purement électrique n’a plus rien à voir avec le petit moulin d’antan et que le niveau de technologie est à des années-lumière de l’approche simpliste de son ancêtre, VW a fait un excellent travail de design pour séduire les nostalgiques. Son look unique de « boîte carrée » de même que sa face avant entièrement plane détonnent dans le paysage automobile et attirent immanquablement les sourires des gens et les pouces en l’air. Son immense pare-brise ajoute aussi à l’effet massif à l’avant.
Le grand logo VW illuminé rappelle bien sûr celui qu’arborait les premiers modèles de « Type 2 », mais certains seront déçu de ne pas avoir des phares ronds pour compléter l’ensemble. Néanmoins, leur puissance d’éclairage et leur technologie directionnelle novatrice ajoute à la sécurité le soir venu et compense pour le compromis au niveau du look. Cerclés par une bande lumineuse qui se prolonge jusqu’au logo central, l’effet visuel est plutôt bien. Et sous cette barre illuminée se cache un petit capot s’ouvrant vers le bas et donnant accès aux fluides et aux connecteurs de la batterie 12V. Retenu par une simple bande de tissu, on réalise assez rapidement l’allusion faite au panneau arrière donnant accès à l’époque au moteur boxer des modèles d’antan.


Le grand vitrage à l’avant se poursuit sur les côtés et ce jusqu’à l’arrière ce qui donne une visibilité excellente à l’intérieur. Sans toutefois égaler le record des 23 fenêtres des versions De Luxe des anciens Bus, l’inspiration est palpable. L’ouverture de façon latérale des glaces arrière dans la porte coulissante est une autre fonctionnalité inusitée même si leurs dimensions auraient pu être plus généreuses.


Seul le modèle à empattement allongé est offert ici et c’est effectivement un long véhicule en vue de profil. Le choix de l’une des multiples configurations de couleurs 2 tons accentue cet effet, mais est selon nous une option à sélectionner pour compléter l’image « vintage » sublime du ID. Buzz. Autrement, ce sera un noir, bleu marin ou argent monochrome qui vous seront offerts sans frais.
Bien sûr que mettre des bottines de 14 po sur un véhicule en 2025 aurait été plutôt bizarre. C’est pourquoi le ID. Buzz s’équipe de roues de 20 po en alliage… de métal et de plastique. En effet, comme pour la défunte Beetle de dernière génération, on joue la carte de la nostalgie avec des roues pleines dont le centre est un enjoliveur de plastique. Le pourtour est en métal, mais le joint entre les deux morceaux avale les saletés de la route et devient un défi à nettoyer pour les plus perfectionnistes, surtout en blanc!
Les plus observateurs noteront la subtile inscription « 1st » sur l’une des bandes noires à l’arrière. Ceci fait référence à l’unique version disponible en 2025 pleinement équipée. Seuls le rouage intégral 4Motion, la couleur extérieure deux tons et le toit panoramique sont en option outre les quelques accessoires intérieurs que l’on peut ajouter.


L’arrière du VW ID. Buzz est à l’image du reste du véhicule, massif et très droit. Son hayon immense nécessite évidemment un grand dégagement pour son ouverture, mais il s’ouvre, comme pour les portières coulissantes, d’un seul mouvement du pied. Comme pour l’avant, on troque bien sûr les minuscules feux arrière d’il y a 75 ans pour un dispositif lumineux plus efficace et sécuritaire avec un design plus recherché sans toutefois dénaturer l’ensemble.
En faisant un dernier tour de cette fourgonnette que VW n’aime pas appeler comme tel, on remarque que l’on a ajouté une subtile bande de plastique noir de finition tout le tour au bas du véhicule pour bien protéger la carrosserie sans en briser le charme. Idem pour les seuils de porte à l’avant dont le rebord extérieur ne s’usera pas avec le temps. Voici donc quelques attentions, au-delà du très bon niveau de finition et d’assemblage, qui montrent le sérieux de la conception du ID. Buzz.


GRANDE BOÎTE DE PANDORE
Quand on monte à bord du ID. Buzz, le verbe « monter » s’applique plutôt bien! Même si le véhicule ne semble pas avoir une si haute garde au sol vu de l’extérieur, le positionnement de la batterie sous le plancher oblige à surélever les sièges. Ce léger effort supplémentaire pour se glisser au volant du Buzz nous fait en contrepartie profiter d’une position de conduite en hauteur unique avec une vue plongeante parfaite pour visualiser tout ce qui se passe devant. C’est ici l’avantage d’avoir un immense pare-brise, de grandes glaces triangulaires en vue ¾ avant et un devant plat comme… un Bus!


Pour cette unique déclinaison 1st Edition en 2025, on profite de sièges en similicuir (le cuir véritable n’ayant plus la cote) d’un confort notable. Chauffants même à l’arrière, ils sont aussi ventilés et avec fonction de massage (3 modes) pour les passagers à l’avant. Nous donnons une excellente note également pour le maintien latéral, l’assise à longueur ajustable ainsi que les accoudoirs de chaque côté pour les 2 fauteuils à l’avant. Faire de longues distances avec le ID. Buzz est un vrai charme avec ce niveau de confort. De plus, on y intègre une fonction de mémoire de réglage qui curieusement ne s’appliquera pas au volant, étant ajustable de façon manuelle…



En 2e rangée, on est tout aussi à l’aise, même si le soutient latéral est un tantinet moins prononcé, et les appuie-bras ajustables sont toujours de la partie par l’intérieur. On parle ici de la version 4Motion à rouage intégral qui troque la banquette médiane pour 2 sièges indépendants. Le ID. Buzz embarque donc 6 ou 7 passagers selon le choix ou non de la déclinaison à 4 roues motrices.
Les deux derniers passagers à l’arrière seront heureux de ne pas être les souffre-douleurs, car même si on retranche encore un peu de confort, il n’y a pas lieu de s’inquiéter sur un éventuel rendez-vous chez le chiropraticien! On y accède très facilement par les deux côtés en basculant sans effort les sièges de devant via un levier placé sur le dessus. Selon la taille des occupants, les appuie-têtes de 3e rangée pourraient être un peu gênants par contre, étant un peu trop grands et trop orientés vers l’avant.
Nul besoin d’élaborer sur l’espace disponible pour les passagers, car le choix d’un design extérieur aussi carré avait déjà été pensé en 1950 pour offrir un dégagement optimal à l’intérieur et c’est encore vrai en 2025. Peu importe où vous vous situerez, vous pourrez vous étirer les jambes et les bras à volonté.


Tel que mentionné plus tôt, la fenestration généreuse du VW ID. Buzz offre une visibilité excellente jusqu’à l’arrière pour tous les occupants. Or, le clou du spectable (dont le billet coûte tout de même 2000$ pour en profiter) est sans contredit l’immense toit panoramique vitré couvrant entièrement les 2 premières rangées. Offrant une vue imprenable sur le ciel, il est équipé d’une fonction permettant de l’opacifier via une bande tactile au plafond si les rayons du soleil d’été veulent transformer votre véhicule en rotissoire!

Heureusement, été comme hiver, le Buzz embarque un système de climatisation multizones aussi efficace qu’élaboré. Même si son opération demeure en grande partie tactile au moyen de l’écran central de 12,9 pouces, il est simple à utiliser avec des commandes claires et visuelles. Des ajustements rapides peuvent être faits au bas de l’écran, mais le menu dédié offre une vue d’ensemble schématisée plus détaillée tant pour les passagers avant que pour ceux à l’arrière. Ces derniers ont aussi leurs propres ajustements qu’ils peuvent changer à leur gré grâce à des contrôles tactiles au plafond pour les multiples buses de ventilation au niveau de la tête et aux pieds jusqu’à la 3e rangée. C’est même mieux qu’en avion!

Vous devinerez que l’aspect visuel à bord du ID. Buzz n’a pas été laissé pour compte. Dans le but d’offrir un maximum de dégagement et pour rappeler la simplicité de son ancêtre, la planche de bord est rectiligne et sans artifices. C’est par la variété et l’harmonie des couleurs intérieures que l’ensemble attire l’œil. Selon le ou les coloris extérieurs choisis, l’habitacle sera soit Clair de lune (gris et brun foncé), Cognac (modèle illustré ici) ou, pour un look plus funky, Dune qui ajoute des accents orangés à un intérieur tout en blanc.
Ces différents jeux de couleur donnent de multiples personnalités au véhicule, d’une image plus chic à un look plus éclaté. Par contre, on doit composer avec des matériaux moins nobles comme du plastique dur en grande partie. Heureusement, les textures ont été grandement travaillées pour que l’œil n’y voit que du feu. Aluminium brossé, faux bois et imitation de tissu ne sont que quelques exemples de ces trompe-l’œil.


De plus, en prenant le temps d’observer l’ensemble de l’habitacle, on retrouve une panoplie de petits dessins et logos cachés ça-et-là sur les différentes surfaces et panneaux. Même les pédales d’accélérateur et de frein portent les symboles Play et Pause pour subtilement nous rappeler l’aspect ludique derrière la conception du Buzz.




Certaines touches rassemblent aussi l’utilité et l’originalité comme ces séparateurs amovibles dans la console centrale qui deviennent un ouvre-bouteille et un grattoir pour l’hiver au besoin. Même ladite console centrale baptisée BuzzBox est ingénieuse avec ses tiroirs s’ouvrant vers l’avant et vers l’arrière pour les passagers de la 2e rangée. Et au besoin, elle est littéralement amovible pour l’amener à l’extérieur.
Ailleurs dans le véhicule, on trouve tout un tas de zones de rangement de grande dimension, que ce soit dans les portières, au-dessus du coffre à gants voire dans les rebords des fenêtres tout à l’arrière. L’endos des sièges avant offre même deux ouvertures plutôt qu’une et une cavité toute spéciale près du volant a été aménagée pour y glisser votre téléphone. C’est un peu serré si votre étui protecteur est épais, mais ça vous incitera à ne pas le regarder en conduisant! Quant aux passagers, ils trouveront des prises pour connecter leurs appareils littéralement partout dans le ID. Buzz incluant même une connexion 120V sous le siège de droite à l’avant. C’est ce qu’on appelle un véhicule branché!


En ouvrant le grand hayon à l’arrière, on accède à un volume de chargement variable selon le nombre d’occupants. Volkswagen annonce jusqu’à 4120L d’espace si les deux dernières rangées de sièges sont abaissées. À noter ici qu’aucune façon de rabattre ceux-ci dans le plancher n’est possible vu l’espace nécessaire pour la batterie. Néanmoins, une solide tablette amovible permet d’avoir une surface de chargement plane jusqu’à l’arrière, très pratique aussi pour un matelas ou un sac de couchage si vous êtes du type Van Life. Les bancs de dernière rangée peuvent aussi être retirés pour optimiser l’espace si nécessaire.
Toutefois, en ayant plus de 3 passagers dans la version à rouage intégral, le volume résiduel à l’arrière est évidemment fortement réduit. Volkswagen ne semble pas vouloir chiffrer précisément ce volume minimal, mais on parle d’un peu plus de 500 litres. À titre comparatif, une compacte Nissan Leaf a un coffre de 670 litres… C’est donc une bonne nouvelle que nous n’ayons droit qu’à la version allongée du ID. Buzz! Malgré tout, le seuil de chargement est assez bas et on peut profiter de divers accessoires comme un couvre-bagage ou encore des boîtes repliables à l’effigie du constructeur pour mieux organiser les objets.


Quand tous les bagages sont chargés, il est temps de prendre la route au rythme de votre ambiance musicale favorite qui sera grandement mise en valeur par l’excellente sonorité de la chaîne audio Harman Kardon à 13 haut-parleurs et un caisson de graves. De multiples options très poussées d’ajustement du son à l’écran sont possibles pour transformer le ID. Buzz en salle de concert.
Le soir venu, Volkswagen offre tout autant de choix de couleurs pour l’éclairage intérieur pour avoir une atmosphère plus zen, plus chaleureuse ou plus dynamique pour ne pas vous endormir au volant quand même! Autrement, tout est bien visible en conduite de nuit à l’exception peut-être des leviers derrière le volant dont les nombreux contrôles pourraient être rétro-éclairés. Mais de façon générale, à part ce petit désagrément qui n’affectera que les néophytes, l’ergonomie est bien étudiée pour une prise en main rapide du véhicule. Même si la plupart des fonctions et options passent par l’écran central, celui-ci est facile d’utilisation tant par l’intermédiaire d’Apple CarPlay/Android Auto que via la structure des menus et sa présentation visuelle est superbe. Vous ferez aussi la connaissance de IDA, l’assistant vocal de Volkswagen si vous préférez garder les mains sur le volant en conduisant ce qui est une sage décision!


NAVETTE SPÉCIALE
Contrairement à l’écran central, le pavé d’instrumentation pour la conduite fait plutôt dans la simplicité. À peine plus grand que votre téléphone, disons qu’il ne nuit pas vraiment au champ de vision. Les créateurs de son interface ont donc dû garder son contenu au strict nécessaire et le rendu final est effectivement clair et simple. Un affichage tête haute dont la position est ajustable permet aussi de dupliquer cette information à la hauteur des yeux en conduisant.

Pour certain, ce petit écran émule ce que l’on retrouve au niveau du guidon d’une moto, mais le dynamisme de conduite du ID. Buzz est légèrement différent! La direction du fourgon est somme toute assez précise et ni trop ferme ni trop légère avec un rayon de braquage très adéquat, mais l’accent est clairement mis sur le confort plutôt que la sportivité. Voyager sur les routes du Québec ne sera donc pas un problème pour les dos fragiles à bord du Buzz dont la suspension absorbe avec brio les imperfections au sol. En contrepartie, les mouvements de caisse latéraux (roulis) en conduite engagée ne sont pas négligeables. Idem pour le freinage facile à doser, mais qui fait plonger un peu l’avant si on est trop sec sur la pédale identifiée « Pause ».
Fait à noter ici que le véhicule est équipé de freins à tambour à l’arrière, configuration de plus en plus répandue dans les modèles électriques et qui limite l’usure prématurée. Car on s’habitue très vite à utiliser le mode « B » qui joue le rôle de freinage régénératif en relâchant simplement la pédale « Play » ce qui évite d’appliquer mécaniquement les freins. Or, deux points seraient à améliorer ici. D’abord, la force de freinage n’est pas ajustable et pourrait être plus insistante pour les habitués de la conduite à une pédale. Et malheureusement, on ne peut s’en servir jusqu’à l’arrêt complet ce qui est décevant un peu en milieu urbain. La fonction de maintien à l’arrêt (Auto Hold) est tout de même appréciée.

En accélération franche, c’est bien sûr l’image du lièvre et de la tortue quand on compare cette fourgonnette nouveau genre à son lointain ancêtre. Par contre, vu le poids de la bête, les 335 chevaux (282 ch en version 2 roues motrices) disponibles le placent dans la moyenne face à l’industrie actuelle des voitures électriques. À l’amorce, le Buzz quitte sa position statique avec un bon élan et il en est de même pour les reprises suffisamment vives pour les dépassements, mais on sent parfois un essoufflement à plus haute vitesse. Néanmoins, personne ne s’en plaindra, car la vocation du ID. Buzz est tout autre.
C’est à vitesse de croisière que l’on profite des grandes qualités routières de cette navette. Très confortable et silencieux (hormis un léger bruit de vent sur le pare-brise à vitesse d’autoroute), le ID. Buzz est équipé d’un système d’assistance à la conduite très précis et fluide et qui s’adapte aux panneaux de signalisation. La programmation est telle qu’il ralentit un peu à l’approche d’un virage serré ou d’une intersection et fait de même avant d’atteindre un panneau où la limite de vitesse est inférieure. Certains trouveront cette habitude agaçante, mais Volkswagen a clairement mis la sécurité de l’avant en ce sens. Même son de cloche pour le volant que vous devrez tenir bien en main, car un écart de plus de 5 secondes vous sera rappelé par des effets lumineux sur la planche de bord suivi de « coups de pied » mécaniques dans votre siège si le message n’est pas assez clair!
Nous avons noté également un léger bémol face à l’utilisation des touches haptiques au volant pour régler la vitesse de croisière désirée. En effet, la durée et la façon d’appuyer sur les zones tactiles varient la commande de 1, 5 ou 10 km/h, mais la manipulation est très délicate et réactive de sorte que vous préfèrerez souvent ne pas y toucher.

Prendre le volant de ce VW « Bus » à la sauce 2025 nous a aussi permis d’évaluer les prestations du véhicule en termes d’autonomie dans des conditions d’utilisation moyenne. De son côté, le constructeur promet 373 km d’aventure dans des conditions idéales avec la version 4Motion à l’essai, alors que l’on aurait 4 km de plus avec le rouage à propulsion. Plus que suffisant pour la presque totalité des déplacements quotidiens, ce pourrait être un peu juste pour un acheteur qui compte l’utiliser dans l’optique de voyager comme à l’époque, car ici, partir sans trajet ni destination pourrait redéfinir la notion d’aventure!
Plus sérieusement, nous avons mis à l’essai le véhicule au début du mois d’avril (5°C) sur des trajets variés, mais surtout sur la grande route avec la climatisation en marche (aidée d’une pompe à chaleur) et nous avons obtenu une moyenne de 26kWh/100km. Vu la capacité utilisable de 86 kWh de la batterie, l’autonomie réelle dans ces conditions est donc autour de 330 km. En milieu urbain, il a été possible de réduire notre consommation à 22,5 kWh/100km (autonomie projetée de 382 km), mais sur un trajet d’autoroute sous la pluie, c’est plutôt 31 kWh/100km qui s’affichait à l’écran. Pour le format du ID. Buzz, c’est quand même raisonnable.

Au niveau de la recharge, la ludique fourgonnette se reprend en acceptant une puissance allant jusqu’à 200 kW en configuration 400V. Il sera ainsi possible d’optimiser l’utilisation de la plupart des bornes rapides que vous trouverez sur votre chemin. Pour atteindre ces niveaux de performance de recharge, le système de pré-conditionnement de la batterie devra être enclenché sur la route. On peut alors voir à l’écran en temps réel la puissance disponible ainsi que le temps restant pour atteindre le 200 kW annoncé.
Nous avons expérimenté une recharge sur une borne de 120 kW pour passer de 18% à 80% de la batterie et la capacité maximale de la borne a rapidement été atteinte (voire dépassée avec 125kW par moments) et maintenue jusqu’à 70% de charge. Ce résultat porte à croire que le véhicule peut amplement accepter et maintenir de plus grandes puissances de recharge. Avec un temps de « remplissage » chronométré à 29 min, les quelques arrêts aux bornes (parfois plus puissantes et donc plus rapides) ne devraient pas trop entacher vos voyages à bord du ID. Buzz malgré son autonomie.


Il est aussi bon à savoir que l’on peut tracter des charges avec une remorque équipée d’un système de freinage. Ceci affectera bien sûr l’autonomie et rendra les arrêts aux bornes moins agréables vu le port de recharge placé à l’arrière, mais plusieurs apprécieront cette possibilité. Le constructeur annonce jusqu’à 3500 livres de capacité ce qui est suffisant, mais un peu moins que la concurrence.
EN MANQUE DE CONCURRENCE
Ceci amène justement à se questionner à savoir quelle est la concurrence réelle du Volkswagen ID. Buzz. Car oui il existe certes une poignée d’utilitaires à 3 rangées sur le marché mais on ne parle pas d’un VUS dans ce cas-ci. Du côté des fourgonnettes standards, les quelques joueurs restants ne semblent pas planifier à court ou moyen terme d’aller au-delà d’une motorisation hybride branchable au vu du marché qui n’est plus dans ses heures de gloire. Alors le Buzz a ce clair avantage de n’avoir aucun compétiteur direct.
C’est pourquoi Volkswagen a tenté l’approche de la version unique de lancement 1st Edition pleinement équipée en souhaitant créer justement un « Buzz », mais seulement pour le Canada. Nos voisins du sud, quant à eux, profitent dès le départ d’une gamme étendue à partir du modèle Pro S (5500$US moins cher que le 1st Edition 2RM). Même si les tarifs de Trump risquent de mettre à mal sa commercialisation aux États-Unis, le prix de départ au Canada d’un peu plus de 80 000$ semble actuellement freiner les ardeurs de plusieurs clients potentiels qui l’attendaient de pied ferme depuis longtemps.
Néanmoins, au-delà de cette facette, le ID. Buzz a quasiment tout pour plaire : un style éclaté, un équipement complet, un habitacle au goût du jour rempli de fonctionnalités utiles et ludiques ainsi qu’une conduite unique et confortable. Si vous avez le budget et que vous êtes à l’aise avec son autonomie, vous serez comblé à son volant. Autrement, notre petit doigt nous dit que l’année 2026 permettra de démocratiser davantage ce modèle qui apporte une belle dose de couleur et de bonheur au parc automobile québécois un peu trop terne…

PRIX DES VERSIONS
1st Edition RWD : 80 610$
1st Edition 4Motion : 86 110$
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Texte : Tommy Coulombe
Photos : Tommy Coulombe, Volkswagen Canada
Données et informations : Volkswagen Canada/USA, Wikipédia
Merci à Vallée Automobile St-Georges pour le prêt du véhicule.
Comments